Coopération avec la CEDEAOA LA UNE AFRIQUE 

La sortie de l’AES de la CEDEAO et bientôt de l’UEMOA ouvre la voie de la souveraineté vraie de toute l’Afrique noire francophone 

Pour les analystes avertis, la création de l’AES est loin d’être une union de circonstances. Cet organe inter-Etats  a un objet multiforme et aussi d’ambitions diverses dont le recouvrement d’une pleine souveraineté pour chaque pays membre. 

À première vue, C’est un instrument militaire pour se défendre. Puisqu’ils ont affiché dans le communiqué de la création,  leur solidarité qui invite les pays membres à se battre unis contre toute agression militaire de l’un d’entre eux. Un peu comme les trois mousquetaires : « un pour tous, tous pour un ». 

Rapidement cette organisation s’est muée en une entité politique pour s’exprimer et servir de creuset d’actions économiques et financières. Elle annoncera et entreprendra certainement des projets de développement commun bientôt. 

Comment pouvait-il en être autrement. Quel choix la CEDEAO a-t-elle laissé aux présidents militaires des trois pays auxquels l’on intimait l’ordre, sur un ton de Maître à l’élève, de remettre le pouvoir aux civils ? Pourtant on nous dit que tous les États sont égaux et leur président aussi le sont tout autant au sein de l’institution.

L’arrogance est l’un des plus grands défauts qui perd un homme. Les dirigeants de la CEDEAO viennent de nous en faire l’illustration qu’une institution internationale peut aussi s’y embourber et perdre sa crédibilité, voire sa stature. Car dans cette affaire la CEDEAO a lourdement perdu auprès de sa population le peu d’opinion favorable qui lui restait. Car, en dehors de l’effectivité de la libre circulation des personnes et des biens, la CEDEAO politique a fini par devenir un vrai machin comme dirait le général Charles de Gaulle de l’ONU et ses résolutions à la tête du client. Elle était moribonde cette CEDEAO  et elle est en train de se faire hara kiri. 

N’est-ce pas cette même institution dont l’émissaire Chambas a été récusé par l’opposition guinéenne dans la dernière crise sous Alpha Condé ? Qui peut attester que les décisions de justice de la cour de justice de la CEDEAO sont respectées par tous les États membres ? 

À quels résultats s’attendaient les dirigeants de la CEDEAO en déployant la batterie de sanctions inhumaines dont la plupart sont contraires aux textes fondateurs et l’esprit de l’organisation ouest africaine ? En réalité le  communiqué de la décision de sortir de la CEDEAO  était pour répondre au  parallélisme des formes. La même batterie de sanctions financières éditées par L’UEMOA va aussi pousser l’AES à une réaction  dans un délai imminent. Quand il est impossible à un pays de disposer de son argent placé dans une institution commune, que peut-il faire pour vivre et survivre?  Dire qu’il ne lui reste qu’à battre monnaie est une lapalissade. La prouesse, c’est comment les dirigeants de la CEDEAO et l’UEMOA ont-ils adopté la posture qui est la leur ? 

Sous les cendres du feu de la séparation, le constat sera triste pour les peuples de l’ex CEDEAO qui ont goûté à la libre circulation des personnes et des biens qui même entachée par endroit était une réalité positive. Mais des deux institutions sous-régionales, les ruines seront un triste spectacle, surtout pour les États francophones dont la monnaie commune, le franc CFA va connaître une situation difficile. Au sein de l’UEMOA, tout le monde le sait, en dehors de la Côte d’Ivoire qui dispose de la plus grande surface financière, les autres membres restants ne pèsent pas plus que les sortants. Il en est de même pour le dynamisme économique et commercial. Devant cette triste réalité, il est souhaitable que L’AES réussisse pour conduire le combat de la vraie souveraineté de l’Afrique après l’étape de l’émancipation baptisée pompeusement indépendance. 

Les présidents actuels auront sur leur conscience d’avoir provoqué la déflagration suivie de la disparition d’un bel instrument politique. Par leur haine inexplicable contre leurs pairs en kaki. 

Dans cette CEDEAO créée par des chefs d’état, civils et militaires en 1975 il est difficile de comprendre l’attitude des présidents actuels. Elle était là cette CEDEAO et le légendaire capitaine Thomas Sankara a rétabli la dignité et la fierté des burkinabé qui ont baptisé leur territoire le pays des hommes intègres. N’est-ce pas dans cette CEDEAO que le capitaine d’aviation Jerry Rowling a positivement transformée le microcosme politique ghanéen ? Les Obassandjo, Kérékou et autres, militaires et civils ont-ils été des présidents à regretter ?

Pour des raisons inavouées, la CEDEAO va tomber en ruine et c’est finalement tant mieux, puisque cette situation est le big bang qui va créer une autre Afrique noire, celle véritablement libérée du joug néo colonial. Une révolution se déroule sous nos pas. 

Si nous le voulons, chacun de nous peut y participer, mais dans tous les cas, acteur ou observateur, l’histoire est en train de s’écrire avec des conséquences trouble dans l’immédiat et la suite salutaire. Personne ne doit rester les bras croisés. 

À la lecture des textes relatifs aux accords de l’indépendance, tout africain a subi un choc. Le colonel Assimi Goïta, ni le capitaine IBRAHIM Traoré et le général Tchiani ne disent autres que la revendication de l’exercice de la pleine souveraineté de leur pays. Cela devra s’exprimer par la disposition de nos matières premières dans un rapport gagnant-gagnant avec le partenaire de son choix. L’expression de leurs droits en toute souveraineté dans toutes les institutions et la pratique de biens d’autres vertus. N’est-ce pas là le panafricaniste tant attendu pour la réalisation ? Allons seulement, disent les ivoiriens. 

Doumbé Zongo 

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